Un délinquant supplémentaire...

Et c'est qui qui arrive à c't'heure ci ? Ben c'est Yria biensûr ^^

Un nouveau matin se levait sur l'internat. Sa caillait, comme d'habitude, mais le soleil commençait déjà à sortir de derrière les montagnes. Le vent était nul, bref, une aube de printemps. Presque tout le monde dormait encore. La journée promettait d'être longue, autant profiter des quelques dernières minutes qu'il restait à dormir.

Le sommeil de Yria s'agitait, comme toutes les nuits. Un fouet, un homme, le sang, le froid, le couteau, la ville, l'horloge, les cris, la course, ses parents...
La jeune femme se réveilla en sursaut. Elle était en sueur, et son corps tout entier tremblait. L'image de son oncle disparut peu à peu de sa tête tandis que Yria se redressait dans son lit, haletante. Elle regarda autour d'elle. Une semi obscurité régnait dans la grande pièce où elle dormait depuis pas mal de temps, une semaine, deux semaines, un mois ? Elle ne s'en rappelait plus, elle venait juste de se réveiller. Elle distingua au fil des secondes la chambre. D'un côté, Kimitsu qui dormait, de l'autre Ayumi...qui dormait aussi. Leur someil était paisible, et leur respiration régulière. Yria les enviait. Son regard sa baissa sur son petit réveil qu'elle avait posé sur sa table de chevet. Six heures et demie. Il était encore tôt. mais Yria savait pertinemment qu'elle ne pourrait plus se rendormir, il faudra attendre ce soir. Elle était trop préoccupée pour se mettre à lire. Elle décida donc de se lever.

L'élève se tira doucement de ses couvertures et descendit de son lit. Elle attrapa son jean déchiré et son tee-shirt de Children Of Bodom, orné d'une faucheuse( mais nan elle est pas sadique ^^), posé sur le cadre de son lit. Elle les enfila prestement, chippa la brosse à cheveux de Ayumi avec laquelle elle coiffa ses longs cheveux argentés, et enfila ses nombreux bijoux en argent, partiquement tous des croix. Enfin, elle ouvrit le tiroir de sa table de chevet avant d'y prendre un petit canif qu'elle glissa dans sa poche. Elle chaussa ses van's sans prendre la peine de les lasser et sortit de la chambre dont elle referma la porte sans bruit.

Elle traversa le couloir du dortoir des filles, aux murs occupés par des portes fermées. Personne ne devait être levé, chez les filles en tout cas, mais c'était tant mieux. Yria passa devant le comptoir de la grosse dame, qui était absente, tant mieux aussi. Yria se dispensait donc d'un regard de vielle pie, fixé sur son dos jusqu'à ce qu'elle descende les escaliers. Ce qu'elle ne tarda pas à faire.

La jeune femme descendit le tors escalier qui menait au hall. Elle essayait de ne faire aucun bruit, ce qui hélas, n'était pas une réussite. Ses pas se répercutaient en écho sinistre et grave sur les murs de pierres, couverts de tableaux d'anciens directeurs de l'orphelinat auquels Yria ne porta pas un seul regard. La jeune femme entendit les portes du hall s'ouvrir, et un garçon aux longs chveux entra, flaqué de deux policiers. Un nouveau délinquant ? Sans doute. C'était pas tous les jours qu'un nouvel élève entrait avec des policiers ici, le jeune garçon plaisait déjà à la jeune femme. sa promettait avec lui...

Sans un seul sourire, la gothique finit de descendre les dernière marches. Elle entendit les policier converser avec le jeune homme qui semblait se vanter de vouloir tuer tout le monde. sans aucune gêne, elle s'approcha d'eux.

-Tu sais qu'on est pas tous cons ici ? On va pas se laisser tuer aussi facilement.

Levant un sourcil, il regarda Yria. Il rougit et répondit:
-je n'en doute pas. Mais 'faudra bien vous défendre... Je ne me lasse pas de sentir les arètres de mes adversaires se déchirer sous mes doigts. Ou encore de voir comme mon sabre peut les tailler en morceau.
L'un des deux poulets vomit bruyament. Duriel sourit. La facade était encore correcte. Il aimait dire qu'il tuait sans problème, mais savait qu'il ne pouvait se résoudre à ôter la vie. le traumatisme était resté.
-Ce gosse me fout les jetons, il est fou à lier, on devrait le tuer.
-Et la fille? Oh, elle ne dira rien...
Ils dégainèrent leur pistolet et pointèrent Duriel. Fût-ce un sens surhumain ou un mouvement prémédité, toujours est-il que Duriel se retourna à ce moment, une dague de couleur rouge dans une main. Il posa sa dague contre la gorge d'un des policiers. le mouvement n'avait duré qu'une fraction de seconde, trahissant l'intèrêt que portait Duriel au Kendo et à quelques arts martiaux.
-soit vous partez, soit je vous tue...
Inutile de dire que le choix des forces de l'ordre fut logique...
Alors que les policiers sortaient, la dague de Duriel sembla fondre, puis coula sur le sol, formant une flaque de couleur sinistre. Son pouvoir était encore imparfait. le sang qui servait à duriel pour creer des objets ne pouvait être récupéré par la suite.
Il rammassa son sabre et le posa sur sa valise.
-C'est quoi ton nom? Demanda-t-il à Yria.

Yria soupira. Et en voilà un qui se vantait de savoir tuer. Elle resta insensible à l'image particulièrement répugnante que le jeune homme décrivit. Elle connaissait de bien plus dégoûtantes méthaphores question torture et tuerie. Elle ne trouva pas utilie des les débiter et écouta néanmois l'élève parler. Il devait avoir l'âge de Yria, dans les dix sept ans. Elle haussa les soucrils lorsqu'elle le vit rougir à son approche. Elle n'aimait pas les garçons qui faisaient cela. Elle même avait appris à ne plus rougir, depuis qu'elle s'était "métamorphosée", sa peau était devenue pâle comme neige, il était donc plus facile de voir quand elle ressentait un quelquonque sentiment de confusion.

-Je viens de te dire qu'on était pas cons. Comme je le suppose, c'est ton cas, on sait se défendre...de diverses manières, mais l'on sait se défendre. Mais quelle importance après tout. Soit t'es encore gamin dans ta tête ou complètement taré pour vouloir nous disséquer, ou alors c'est pas le cas, et sa je m'en fiche.

Elle haussa les épaules comme un policier vommissait bruyamment. Il pouvait pas faire sa ailleurs lui ? Nan mais, aucune considération. Les keufs, Yria ne les avait jamais aimé. Il n'avaient pas arrêté l'oncle de la jeune fille, et s'était gardés de l'empêcher de la poursuivre en ville. Ce n'était pas eux qui l'avaient envoyé ici. Encore heureux d'ailleurs. Yria aurait fuit à la moindre occasion.

L'un des deux policiers proposa de tuer Duriel tout de suite. Le jeune homme s'y opposa. Dégaigna sous les yeux de Yria et des deux policiers un sabre d'une assez grande longueur pour le pointer sous la groge d'un des deux keufs. Lequel céda aussitôt à la menace du jeune homme. les deux policier regaignèrent leur pistolet avant de prendre congé. Yria les regarda s'éloigner avant de leur faire un grossier geste de la main, qu'ils ne purent pas voir, évidemment. Les portes se refermèrent. Il ne resta puls que Duriel et Yria dans le hall d'entrée silencieux.

La jeune femme avisa la dague de Duriel qui tomba au sol avant de se fondre en une flaque de liquide carmin qui ressemblait fortement à du sang. Elle se rentint de faire une grimace de dégout et en déduisit que ce devait être l'un des pouvoirs que possédait le jeune homme. Ce dernier posa à terre sa valise avant de demander son nom à Yria.

-Pourquoi ? Sa t'intéresse ?

Elle le toisa quelques instants, le regard noir, la mine provocatrice avant de répondre.

-Les gens de ce foutu internat me nomment Yria. Yria Leghan.

Elle marqua une pause.

-Et toi ?

Yria déglutit et sentit un frisson glacé lui parcourir l'échine lorsque Duriel fixa d'étrange yeux...rouges, comme des yeux de chat, d'un regard profond qu'il planta dans les yeux de Yria. La jeune femme y perçut une certaine tristesse, de la douleur et...un autre sentiment que elle même refusait d'érpouver. Cela ne se pouvait que Duriel éprouve cela mainteant. Et ce ne pouvait pas être pour elle. Il fallait être réaliste ! Des pensées se bousculaient dans la tête de Yrua tendit que son corps se mit à battre à cent à l'heure. Elle ne rougit pas, et garda une impassible expression, de sorte que Duriel ne comprenne pas ce qu'elle ressentait. Elle, avec son don d'empathie, elle pouvait tout percevoir chez Duriel. Duriel...alors c'était ainsi qu'il se nommait...

-C'est un nom peu commun...ne put-elle s'empêcher de lâcher.

Elle ne regretta pas tout de suite d'avoir dit cela. Mais c'était trop tard. Les mots étaient de suite sortis d'entre ses lèvres sans qu'elle ne puisse les retentir. Elle se demandait comment Duriel allait le prendre. En intelligent garçon, il se devait d'ignorer cela, restait à savoir l'effet que sa lui ferait.

Enfin Duriel posa une question, y incluant le mot délinquant. Yria sentit ses entrailles se serrer. La froideur se perçut nettement lorsqu'elle répondit.

-Ne nous appelle pas comme cela, je te prie. Nous sommes loin d'être des délinquants. Nous sommes juste différents. Et il est normal que tu te sentes mieux ici qu'ailleurs. Tout le monde dit sa, parce que c'est leur monde. Tu comprendras assez tôt.

Elle lui adressa un regard assez complice. Elle ne savait pas pourquoi elle était comme cela avec ce jeune homme, et essayait tant bien que mal de refouler un sentiment qui remontait en elle et lui étreignait le coeur. Duriel posa une autre question, celle que tous les nouveaux posaient.

-C'est là haut, au premier étage, je pense que la grosse dame doit être levée à cette heure-ci.

Elle pointa du doigt l'escalier qui montait au premier palier avant de voir le visage de Duriel se cripser, comme sous l'effet d'une violente douleur.

-Sa va pas ?

Elle avait avancé d'un pas, mais recula aussitôt. Non, mais comment elle se tenait là ?! Ce n'était pas dans sa nature ! Etait-elle malade ? Ou encore secouée par son rêve ? Puis le jeune homme lui demanda d'oublier ce qu'il avait dit devant les flics, ce qu'elle s'empressa de faire. Elle se fichait du passé du jeune homme, ou peut-être pas.

Des pas retentirent dans l'escalier. Une jeune fille les descendaient à toute allure, manquant à plusieurs reprises de se casser la figure. Elle descendit les dernières marches à vitesse grand V avant de sauter la dernières et de boucsculer Yria au passage, non sans violence, elle partit sans prendre la peine de s'excuser, ni sans un regard en arrière.

Yria tituba avant de tomber en avant...sur Duriel -_-' Les deux jeunes gens chutèrent ensemble à terre et Yria se retrouva sur le jeune homme, sa poitrine sur son torse, haletante.

*Pétasse...si je retrouve cette gamine...*

Elle n'osa proférer mot, son visage à quelques centimètres de celui de Duriel, ses yeux dans les siens, et le silence autour d'eux.

Duriel avait lâché que Yria était la première personne qui n'avait pas de mouvement de recul face au don qu'il possédait, celui de contrôler le sang. Il était original ce mec décidément, il avait un passé étrange aussi. Un arrière arrière grand père comme démon...Eh ben... Yria n'avait eu, à sa connaissance du moins, aucun parent doté comme elle de dons ou de pouvoirs. Mais elle s'en fichait. Plus aucun de ses parents n'étaient la pour la renier maintenant. Ce n'était plus ses parents, elle ne voulait plus voir aucun membre de sa famille.

Duriel ne cacha pas la douleur qu'il érpouva alors que les deux jeune gens tombaient au sol, bousculé par la gamine que Yria maudit de suite. Elle ne parvint pas par la suite à proférer quoi que se soit, ne s'attendant pas à cela. Elle plongea ses yeux dans ceux de Duriel et surmonta l'impulsion qui lui disait de rapprocher son visage du jeune homme. Elle recula un peu la tête alors que Duriel souriait.

-Tu as un humour foireux mon cher. Mais je t'aime bien. Et je sais très bien que les coups de foute font mal, Duriel, j'en ai moi même reçu figure-toi.

Elle faisait là allusion aux multiples tortures que son oncle lui avait fait subir lorsqu'elle partait en vacances chez lui. Elle n'avait jamais rien répété à ses parents. Ils ne l'auraient jamais crut, la prenant pour une folle. Autant avait-elle bien fait de tenir sa langue. Mais elle se rappelait toujours du claquement du fouet su son dos, et du sang qui coulait, ainsi que de son dos qui brûlait. Duriel semblait avair ressentit la même chose. Il semblait connaître cette douleur.

Duriel dit ensuite que se ne serait pas une mauvaise idée de tabasser la gamine.

-Si on se fait chopper, on va passer un sale quart d'heure, c'est moi qui te le dit. Je ne sais même pas où elle est partie et je ne la connais pas. Quand à mes dons...

Duriel lui demanda de se relever. Yria planta un sale regard dans le sien. Un bruit de déchirure retentit avant que deux ailes noires, comme celles des succubes sortaient de son dos et de déployaient. Noires comme la nuit, chaudes comme la lave, puissantes.

-J'avoue que je n'en ai guère envie.

Yria haussa les sourcils lorsque Duriel lui répondit qu'il pouvait rester encore plus longtemps comme cela, couché sur le sol, Yria sur luk, alors qu'il venait quelques minutes plus tôt de lui demander de se relever. yria soupira, avant que ses lèvres fines, bien que glacées, comme son regard, ne s'étirent en un sourire douceureux.

-Allons donc, je te fais si mal que cela ?

Elle voyait bien que Duriel semblait souffrir. Il était sûr que les marques de fouet ne faisaient guère de bien, et cela, Yria l'avait compris. Elle avait elle même déjà tenté cette expérience. C'était à cinq ans qu'elle avait reçu son premier coup de fouet, de son oncle bien sûr. Elle avait, ce jour là, et la maldresse de laisser tomber un verre en cristal sur le parquet du salon. Le fragile objet avait heurté le sol et volé en éclats en une fraction de seconde. Essayez de mettre un verre en cristal dans la main d'un enfant de cinq ans, vous verrez bien ce qu'il en fera. Enfin bref, toujours est-il que Yria l'avait laissé tombé. Quelle ne fut pas la colère de son oncle lorsqu'il découvrit cela... Yria en était marquée à vie. Elle se rappelait très bien de la violence avec laquelle son oncle lui savait saisit le poignet, et qu'il l'avait enchaînée dos à lui, à l'un des montants du lit à bladaquin de la chambre. Elle se rappellait très bien de l'angoisse qui lui avait noué la gorge à cet instant, lorsqu'elle s'était demandé ce que son oncle allait lui faire. Puis le coup de fouet était venu, rapide, sec et brusque. Yria avait hurlé à la mort. La sangle de cuir avait lacéré à coup répétés sa peau blanche et fragile, et Yria lui avait supplié d'arrêter, criant et pleurant pour qu'il cesse de la martyriser. "Retiens tes cris !" lui avait lancé son oncle" Affronte et paie pour ton acte !" Comment pouvait-on faire comprendre cela à une gamine ? La petite fille avait crié des heures avant que son oncle ne la détache, son dos brûlant, rouge de sang, zébré par le fouet. Yria avait levé les yeux sur son tortionnaire qui l'avait frappée au visage, l'insultant, lui hurlant de baisser les yeux, de lui demander pardon d'avoir cassé ce fichu verre et de le remercier de l'avoir punie, de l'avoir martyrisée en fait. Mais cela, Yria ne l'avait pas compris tout de suite.

Cela avait recommencé jusqu'à douze ans. Sa mère lui avait demandé d'où venaient ses cicatrices, et la jeune fille avait fini par avouer. Elle n'avait pas vu son oncle jusqu'à l'âge de quatorze ans. Il n'avait pas non plus chercher à la voir et elle l'avait presque oublié jusqu'au jour où ses parents lui avaient proposé de prendre "un nouveau départ". Ce fut à contrecoeur qu'elle avait accepté. Et les coups de fouet avaient recommencé, les tortures psychologiques s'y ajoutant. Cela passa des coups de fouet aux éléctrochocs en passant par le harcèlement moral. Mais Yria avait appri à retentir ses cris. Elle ne s'était plus plainte. Son oncle avait de toute façon menacé de la tuer si jamais elle rapportait ce qu'elle subissait ici. Yria avait obéit, par peur bien sûr. Elle tut même le viol qu'elle eût subi par son oncle, à seulement seize ans, avouant au plus profond d'elle même qu'elle aurait aimé perdre sa virginité autrement. sa mère et son père avaient donc crut qu'elle se portait trsè bien, et avait fini par l'envoyer un mois chez son oncle, ou elle subi les pires tortures. Elle n'osa même pas les raconter, que se soit à ses amies, ou à son stupide journal intime. Les mots, les cris, les pleurs, il n'y avait plus riend au monde pour traduire, le quart de ce qu'elle ressentait. Elle n'était plus qu'une ombre, une gamine, un fille torturée aux ailes de démon que son oncle ne s'était pas privé de casser plusieurs fois. Et puis il y avait eut ce fameux seize décembre...Ou tout avait basculé...

Yria sembla sortir d'un rêve alors que Duriel fit une remarque sur la décoration dorsale. Humour foireux, c'était bien ce qu'elle avait dit. La jeune femme soupira. Une larme coula sur sa joue. Elle en avait assez de ces souvenirs resurgissants. Elle les chassa bientôt de sa tête. Ce n'était pas le moment de penser à cela. Elle était sur Duriel, là ! L'élève regarda quelques instants Duriel avant de sourire. Cette marque qui adoucissait naguère son visage en avait profité pour disparaître lorsqu'elle s'était mise à rêvasser. Son coeur fit un bon spectaculaire dans sa cage thoraxique, comme un oiseau qui voulait sortir de sa cage en s'envolant. Elle était convaincue que le jeune homme avait sentit cela. Elle se dressa sur ses mains seulement. Elle les sentait devenir brûlantes. Elle ne contrôlait qu'à demi son pouvoir de maniement du feu, source de chaleur et arme dévastatrice, mais avec l'émotion qui secouait son coeur et chamboulait son esprit tout entier, ce n'était même pas la peine d'essayer, Yria en était convaincue. Duriel lui redemanda de se relever. Elle ferma un instant les yeux, quasiment incapable de prononcer un mot. Un sentiment compliqué, indécrivable lui nouait la gorge et l'empêcha de lâcher un mot. Elle se contenta alors de secouer la tête et rabaissa son corps contre celui de Duriel. La chaleur du corps du jeune homme contrastait étrangement avec la froideur du sol. Personne n'était levé encore, le silence pesait toujours. Yria leva les yeux lorsque Duriel parla. Ce ne fut qu'un murmure où la jeune femme perçut les deux syllabes qui composaient son prénom. Elle ignora le compliment qui suivit, trop occupée à aviser le visage de Duriel que se rapprochait dangeureusement de Duriel.

Et enfin...et enfin les lèvres du jeune homme touchèrent les siennes, les effleurant une fraction de seconde. Quelque chose qui parut si court et si timide. Ce ne fut qu'un petit instant pendant lequel Yria eut le temps de saisir le goût des lèvres de Duriel. Elle plongea ses deux dans les siens. Un océan de sentiments. Elle pouvait lire en Duriel comme dans un livre ouvert. Peut importe, qu'il cache ses sentiments, elle les lisait en lui. L'un et l'autre ne pouvaient nier ce qu'ils ressentait. Faisait battre en ce moment leur coeur une émotion qu'ils essayaient désespérément de se cacher mutuellement. On aurait dit que Duriel n'avait pas besoin d'un don d'empathie pour voir ce que Yria ressentait pour lui, que se soit dans ses yeux, que se soient ses bras qui se dérobent, ses jambes qui flageollent, son corps tout entier qui tremblait. Il savait tout cela, mais en même temps semblait l'ignorer. C'était le cas de Yria, elle essayait de refouler au fond d'elle ce qu'elle ressentait. C'était à la rendre folle, car le sentiment revenait à chaque fois à la surface, plus violent et plus ardent encore. Yria ne voulait rien dire ni rien faire, juste rester une éternité contre le corps de Duriel, sentir sa chaleur.

-Je voudrais que tu me pardonnes l'acte que je vais commettre envers toi, si toutefois je t'offense...

Elle se pencha d'avantage sur Duriel, réticente. Ses longs doigts fins glissèrent avec douceur sur le front de Duriel pour y enlever les quelques mèches fines, douces et sombres qui barraient son visage, qu'elle voulait voir en entier. Elle voulait scruter sa mine, dans les moindres détails, pour l'imprimer dans sa tête, se rappeller de ses moindres trais, du moindre éclat de ses yeux. Elle s'approcha finalement, puis déposa un furtif baiser sur les lèvres de Duriel, puis un autre. Cela ne durait même pas une seconde, c'était comme gouter un fruit inconnu. Sauf que là c'était les lèvres d'un homme. D'un homme qu'elle semblait croire aimer. Elle se rappela alors des sucettes qu'elle avait mangées en compagnie d'Ayumi, le jour où elle l'avait rencontrée. C'était ce gout là que lui rappelaient les lèvres de Duriel.

Elle sourit et l'embrassa, l'embrassa vraiment. Ce n'était rien comparé aux timides baisers qu'ils avaient échangés. Ses lèvres restèrent collée une quinzaine de secondes à celles de Duriel cette fois-ci. Elle ferma les yeux, ce fut comme dans un rêve. Il lui sembla qu'il y avait une éternité qu'elle n'avait pas embrassé un garçon. Son coeur battait la chamade et son corps tremblait toujours, ce n'était ni de froid ni de peur...mais d'amour. Ce ne fut pourtant pas avec amour que Yria embrassait à cet instant Duriel, enfin, sa, elle le croyait, sans doute n'était-ce vraiment de l'amour. Mais elle croyait avoir ignoré ce sentiment depuis longtemps qu'elle ne l'avait pas éprouvé pour quelqu'un. Elle voulu un instant arrêter, de peur d'offenser Duriel, mais lui avait demandé de l'excuser, alors elle continua. Leurs lèvres se séparèrent au bout d'un petit moment.

Yria crut que son coeur allait éclater tant il battait vite. Elle parvint à sourire cette fois-ci. Mais aucun mot ne sortit d'entre ses lèvres qui tremblaient autant que son corps. Elle les lécha, comme une enfant.

-Attend une seconde...

Elle recommença ce qu'elle venait de faire, juste pour être sure de ce qu'elle ressentait. Le noeu qu'elle avait au ventre se desserra. Elle embrassa le jeune homme avec douceur. Sa langue juvénile caressa les moindres recoins de la bouche de Duriel. Elle fermait les yeux. L'une de ses mains passa dans les longs cheveux du jeune homme, de longs cheveux qui s'étendaient en auréole au dessus de sa tête, éparpillés sur le sol, du à sa chute. Et une bonne fois pour toutes, Yria rompit le baiser. Sa main droite caressa la joue de Duriel. Un sourire scintillait sur son visage, incrusté comme un diamant dans une bague.

-Je...je crois que je t'aime...

Non, elle ne le croyait pas, elle en était sure. Ses yeux s'étaient rouverts, découvrant ses magnifiques prunelles gris bleu, scintillant d'amour et de passion. Elle s'était caché cela trop longtemps. Duriel avait ravivé la flamme d'un sentiment qu'elle avait crut naguère oublié, à cause des vestiges douloureux de son passé amphigourique.

Yria lécha les lèvres de Duriel.

Les sept coups de sept heures sonnèrent. Il n'y avait toujours personne autour d'eux...

Il sembla à Yria que le temps s'était arrêté pour quelques instants. Elle aurait voulu que ce petit moment dure une éternité. Il s'avéra hélas que c'était impossible. Mais ne disait-on pas que les moment les lus courts sont ceux que l'on apprécie le plus ? C'était en ce moment ce que ressentait Yria quand elle embrassait Duriel. Elle ne décolla qu'a contrecoeur ses lèvres de celles du jeune homme pour lui adresser un sourire, un vrai, pas un de ses sourires ironiques qu'elle adressait à toutes les personnes qu'elle rencontrait. Son air froid et provocateur avait disparut de son visage. C'était un air et un regard songeurs, empreints d'un sentiment que Yria s'entêtait a refouler depuis si longtemps. Son coeur battait comme jamais lorsque Duriel lui sourit, et un frisson parcourut son échine lorsque le jeune homme sur qui elle reposait lui caressa la joue d'une fine main brûlante, mais si douce. Yria ferma un instant les yeux, le temps de ressentir cette chaleur. Elle prit la main de Duriel qu'elle empêcha de se décoller de sa joue, pendant quelques instant qu'elle délecta. Elle laissa ensuite libre la main du jeune homme avant de rouvir les yeux. Son coeur fit alors un bon lorsque Duriel lui dit qu'il était sûr qu'elle l'aimait...
-Je...

...et que c'était réciproque.

Yria ferma la bouche, interrompant sa phrase. Elle avisa Duriel. Avait-elle bien entendu ? N'étaitce pas un quelquonque mensonge, un faux aveu provenant de son foireux humour qu'elle était sure de ne jamais comprendre ? La jeune femme scruta le visage du jeune homme, essayant de déceler la moindre trace de mensonge. Mais son don d'empathie ne lui avait jamais mentit. Peut-être Duriel l'aimait-il enfin de compte. Peut-être n'avait-il pas profité des dizaines de secondes pendant lesquelles elle l'avait embrassé. Ses sentiments était-ils sans doute sincères...C'était ce que lui disait le coeur de Duriel dans lequel elle lisait sans s'en rendre compte. Elle sentait le coeur du jeune homme qui battait contre le sien, à égale vitesse sinon encore plus vite, comme en proie à un très fort sentiment. Mais l'amour n'en était-il pas un, après tout ? Yria essayait de contrôler son haletante respiration. Elle n'avait jamais aimé un garçon dans sa vie.C'était, pour elle, un sentiment nouveau, ou peut-être l'avait-elle éprouvé sans le savoir; mais là, c'était autre chose. Son coeur battait la chamade. Elle eut presque les larmes aux yeux à force de regarder Duriel sans ciller.
Duriel se redressa quelques secondes avant d'enlever de dessous lui sa valise. Yria avait presque oublié qu'ils étaient tombés dessus à cause de cette petite gamine. Elle aussi d'ailleurs, il fallait qu'elle aille lui dire deux mots, mais pas pour le moment. Pour le moment, elle était occupée à regarder droit dans les yeux le jeune homme qui venait de la soulever comme si elle ne pesait rien. Il devait être vraiment fort dans ce cas, pensa Yria. Mais elle ne le fit pas remarquer, quelque chose lui nouait toujours la gorge. Elle se demandait si elle n'allait pas vomir si jamais son coeur ne se calmait pas. La jeune femme vit soudain Duriel détourner son regard flamboyant, ce fut alors comme si un contact entre les deux jeunes gens s'était soudainement rompu, avec une telle brusquerie que Yria sursauta. C'était pour elle comme si elle perdait ses repères. Elle saisit le menton de Duriel et le lui tourna vers elle.

-Regarde-moi...s'il te plaît, regarde-moi...

Mais Duriel n'obtempéra pas. Il répondit par une question. C'était en fait, une question assez étrange. Oh bien sûr, il arrivait qu'on la lui posât, mais pas de cette manière là. Duriel semblait préoccupé par quelque chose, c'était tout ce que Yria était arrivé à comprendre. Elle commença à réfléchir si elle devait y répondre en disant la vérité ou pas, mais elle fut coupée dans son élan par une fougeuse embrassade de Duriel pendant laquelle elle le sentit caresser les parois de sa bouche. Elle le laissa faire, y mettant en même temps du sien. Mais leurs lèvres se séparèrent à nouveau. Yria frissonna lorsqu'elle sentit les mains de Duriel glisser sur ses fines hanches avant de remonter sur ses joues, et là, là enfin, il la regarda, un sourire amusé sur ses lèvres fines qu'elle aimait gouter.
Yria passa un main sur la nuque de Duriel avant de lui répondre.

-Eh bien, je pense que tu as sous les yeux un de mes dons. Ensuite, je suis empathique et...

Elle hésita avant de révéler le dernier. Beaucoup avaient pris peur en le voyant. Elle se demandait si se serait le cas pour Duriel. Allez savoir ! Elle ne pouvait pas lire dans les pensées des gens. Puis elle baissa la tête et se dressa sur une main, la paume droite levée vers le ciel, occillant légèrement.

-Aimes-tu le feu ? J'espère que je ne te ferais pas peur, si jamais c'est le cas...

On percevait nettement une grande réticence dans sa voix cristalline. Puis elle haussa les épaules plus pour elle même que pour Duriel. Elle ferma les yeux. Et une sphère de feu jaillit au creux de sa main. Rouge et jaune, vive et crépitante. Une pure merveille qui lui pompait de l'énergie. Elle tint néanmoins une bonne minute, la sueur coulant sur son front. Enfin, à la limite du supportable, elle ferma son poing. Et la boule de feu disparut. Yria rouvrit les yeux et essuya la sueur qui coulait sur son visage d'un revers de la main droite.

-Voilà...

Une larme de douleur coula sur sa joue. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas usé de son don. Aller, à tout casser...six ans ? Sept ans ? peut-être plus. Elle ne s'était jamais vantée de quoi que se soit concernant ses dons peut communs. Elle avait mal au ventre, autant nouée par l'amour que par la douleur. Elle baissa un instant les yeux, puis ne put surmonter la tentation de serrer Duriel dans ses bras. Elle le colla contre son coeur et enfoui sa tête dans le creux de l'épaule du jeune homme. Elle soupira. La fougue et la passion avaient laissé leur place à l'amour, la douceur et l'émotion. Son coeur s'était calmé.

-Je t'aime...murmura-t-elle. J'en suis sure à présent. Je t'aime...je t'aime, je t'aime, je t'aime, je t'aime, je taime...

Elle aurait pu répéter inlassablement ces mots. Ces deux stupides mots qui en eux même ne voulaient rien dire, ne signifiaient que dalle. Deux mots qu'elle avait prononcé avec le sentiment qui faisait battre son coeur pour de bon. Elle releva la tête, consiente d'être une petite gamine. Les autres n'allaient pas tarder à se lever et à descendre. Il était temps qu'ils bougent.

-Si...si je t'emmenais là haut ?

[Désolée Duriel, fallait que je me défoule ^^]

Yria ignora la réplique que Duriel balança lorsqu'elle utilisa son pouvoir devant lui. C'était déjà assez dur comme cela. Elle se serait énervée si jamais elle n'était pas au courant de l'humour foireux de Duriel. Le chauffage central...non mais il fallait vraiment avoir une imagination débordante pour lâcher ce genre de truc. Ou alors, peut-être était-ce machinal ? La boule de feu de Yria disparut alors. Elle se retrouva alors dans les bras de Duriel, un larme coulant sur sa joue, se lovant dans l'étreinte protectrice du jeune homme. Ce ne fut seulement là que Yria sentit son coeur se calmer. Elle sembla se détendre. Elle était moins crispée, cela se sentait. Mais Duriel régait de la même manière. C'était comme si Yria calmait ses émotions du jeune garçon, que se soit colère, tristesse ou douleur. La souffrance qui avait naguère étreint le dos de Duriel, que Yria avait eu aussi, s'était apaisée. Duriel ne repoussa pas la jeune femme et Yria lui en fut profondément reconaissante.

-J'avais jamais dit ce genre de choses à quelqu'un. Tu es le premier qui réveille chez moi un sentiment aussi fort que je croyais avoir oublié. Si tu savais à quel point c'est étrange de ressentir cela. Ce petit quelque chose qui fait battre mon coeur à ta vue, qui me fait frémir à ta moindre parole. Je n'arrive même pas lancer quelque réplique devant ton humour, si foireux soit-il.

Elle baissa quelques instants la tête, le temps de laisser à Duriel le temps de comprendre ce qu'elle venait de dire. Il n'y avait aucun sous entendu, aucun mensonge dans ce qu'elle disait. Ce n'était que la stricte vérité, des mots futiles, mais qui sortaient tout droit de son coeur. Et cela, elle espérait que Duriel le comprît. Ses yeux se plongeaient à présent dans ceux de Duriel. On aurait dit deux boules de feu, les yeux du diable dans les ténèbres de l'enfer. S'en devenait presqeue irréel. Le visage du garçon semblait bien...immobile...vide à côté de ses yeux. C'était un contraste frappant, effrayant, qui donnait un petit côté diabolique à Duriel, ce qui représentait un grand pourcentage du pourquoi qu'elle l'aimait. Elle caressa les longs cheveux de Duriel, quelques instants hypnotisée par le regard du jeune homme.
Il lui dit ensuite qu'il irait où la jeune femme le voudrait. Mais il ne lui laissa pas le temps de répondre, lui assennant un fougeux baiser.

-On fera cela ailleurs.

Elle lui sourit et se releva. Lorsqu'elle se tint à nouveau debout, ses jambes tremblaient. Elle ne ressentait plus la chaleur de Duriel, cela l'énerva. Elle était restée vraiment longtemps contre lui, elle aurait aimé que cela dure encore. Ils feraient cela plus tard. Elle tendit un main à Duriel pour l'aider à se relever. Elle ne lui laissa pas le temps de prendre sa valise qu'elle le reprit dans ses bras. Elle voulait à nouveau ressentir cette chaleur, celle du corps de Duriel. Comment diable avait-elle pu vivre sans cela...

-J'ai l'impression que je pourrais jamais me séparer de toi...

Elle le regarda dans les yeux. Elle fut obligée de lever la tête pour ce faire, Duriel mesurait bien une tête de plus qu'elle. Elle lui laissa prendre sa valise et saisit sa main, croisant ses doigts avec ceux du jeune homme.

-Allez, viens, je t'emmène.

Yria laissa Duriel rammasser le reste de ses affaires avant de commencer à gravir les premières marches de l'escalier. Elle vérifia au préalable qu'aucune gamine pressée ne les dévélait à toutes jambes, cela suffisait de se faire bousculer une fois. Mais c'était un peu grâce à cette idiote qu'elle était tombée amoureuse de Duriel, mais après tout, ne l'aimait-elle pas depuis le début, depuis que son regard gris perle avait croisé le regard de braise du garçon ? Elle l'aimait, c'était tout ce qui comptait. les escaliers étaient déserts mais Yria sentait que l'internat n'allait pas tarder à se réveiller tout entier, les cours n'allaient pas tarder à débuter. Le soleil filtrait déjà à travers les carreaux des fenêtres du hall, adouisscant l'image hautsère qu'il projetait naguère, comme Yria avait vu les deux policiers pénétrer dans le hall.

Mais son coeur fut soudain secoué par un sentiment qui n'était pas le sien. Comme personne ne traînait aux alentours, il ne pouvait sagir que de Duriel. Qu'est-ce qui le perturbait ? Elle firssonna aussi, sans savoir pourquoi. Elle tebnait toujours la main de Duriel lorsque le jeune homme prit la parole, d'une voix réticente, presque murmurante, empreinte d'une certaine tritesse, mêlée de honte. Lorsque Yria entendit le mot assassin, elle se retourna d'un coup, comme secouée d'une décharge électrique. Ses yeux gris, presque dépourvus de couleurs, se plantèrent dans ceux de Duriel qu'elle toisa avant de répondre, assez judicieusement.

-Cela signifie que tu en es un ?

Les yeux de Duriel, sa voix et sa façon de se tenir en disaient longs sur la vérité et le mensonge. Yria s'arrêta de marcher, Duriel fit de même. la jeune femme se trouvait deux marches plus haut que son interlocuteur, de qui elle tenait toujours la main, une main qui sembla étinnament amorphe tout d'un coup, dans la douce étreinte de la jeune femme. le coeur de Yria battit plus vite. Une furtive vision de son oncle traversa son esrpit, mais disparut bien vite, ce ne fut qu'une fraction de seconde. Yria regarda Duriel, profondément, sans méchanceté aucune. Elle le laissa réfléchir, mais il n'osa pas répondre. Alors elle descendit d'une marche et se planta faceà Duriel. Ses yeux, elle voyait tout dans ces yeux, dans ce regard sombre et mélancolique qui traduisait une hésitation, et même un peu de peur. Etait-ce parce qu'il la savait empathique qu'il lui révellait quelque chose ?

-Tu en es un, n'est-ce pas ? Ouais...sinon tu ne me poserais pas cette question...tu ne me l'aurais jamais posée sinon...

La réaction de Yria n'était pas prévisible. Duriel avait pu la faire passer du statut de jeune femme arrogante à une femme douce et amoureuse du jeune homme en question. Mais là, c'était différent. Elle pourrait partir en courant, ou accepter ce qu'il était. Duriel voulait de toute évidence voir sa réaction. Ce n'était pas une blague ou un mensonge, elle le voyait. La jeune femme semblait exercer assez d'autorité afin que Duriel lui dise la vérité, elle ne voyait que la strice vérité dans ses yeux de chat, flamboyants de mille sentiments à la fois. Elle prit le menton de Duriel qu'elle tourna vers son visage et scruta sa mine fatiguée. Il disait la vérité. Yria sursauta. Une petite fille qui courait, des cheveux qui volaient, un escalier, du sang, une lame, le soleil...et puis plus rien.

-Je vais juste te dire que je comprends ce que tu ressents. Je ressents moi même la même chose...car...

Elle approcha son visage tout près de Duriel, surmontant avec courage sa honte et son angoisse. Jamais plus elle ne commetterait un tel acte. Jamais ! Cela lui tordait le coeur. Elle avait trop de points communs avec Duriel. Ce coté diabolique, le fouet, le rejet...et cela. Yria termina sa phrase d'un voix sifflante.

-Je suis moi même un assassin.

Elle laissa le silence plâner deux trois secondes puis lâcha le menton de Duriel, le regard noir.

-J'ai tué mon petit frère. C'était un jour d'été. Il était dans le jardin, devant le puis qui se dressait au fond de celui-ci. Je ne l'avais jamais aimé mon frère. Je le détestais même. J'ai descendu les escaliers et je suis venue dans le jardin, un sac à la main. Je me suis approchée de mon frère par derrière. Et...

Elle ferma un instant les yeux. Les horribles images défilaient dans sa tête en même temps qu'elle les contait.

-Je l'ai étouffé avec le sac. Il s'est débattu comme un beau diable mais je résistais. Enfin, son souffle a quitté son corps. Je l'ai alors fait basculer dans le puit, attendit qu'il tombe dans l'eau. Alors j'ai couru dans la maison pour dire que mon petit frère, Gabriel, était tombé dans le puits. On a fouillé le puit en question, les pompiers y sont descendus...

Elle rouvrit les yeux.

-On n'a jamais retrouvé son corps...J'avais dix ans...il en avait sept...

Elle déglutit. Elle n'avait jamais raconté cette histoire à quiconque. Seul Duriel connaissait la vérité.

-Mais contrairement à toi, je n'ai jamais, jamais regretté mon acte.

Il était supris. Jamais il n'aurait cru qu'Yria ait été capable de telle chose.
-ôter la vie est immoral. Blesser et se battre, ça je peux le faire, mais je...Je n'ai tué qu'une seule fois, à Douze ans. lors d'une baston dans une école, mon don de sang s'est activé et... Et j'ai transpercé la poitrine d emon adversaire. Il est allé à la morgue sans passer par la case "hopital". Cet acte, je l'ai toujours détesté. Par après, j'ai été voir le meillleur ami de celui que j'avais tué. étonnament, il était le seul à me croire quand je disais que je regrettais et que c'était un accident...
Il serra la main d'Yria
-Je ne voulais pas te le cacher, dit-il, la honte, le rergret et la tristesse dans la voix, je craignais que le fait que je soit un assassin fasse que tu me méprise...
Il n'avait dit que la vérité. Yria était aussi un assassin... Devait-il la détester comme il se détestait?

Yria écouta patiemment Duriel. Son expression, qui avait traduit d'abord la surprise, laissait désormais deviner la honte, le regret et la tristesse. Oui, cela crevait les yeux, il était impossible de le nier ou de l'ignorer : Duriel regrettait son acte, contrairement à Yria. Il avait ses raisons, la jeune femme avait les siennes. Tuer était sans doute immoral, comme il le disait. Essayer de ne pas tuer quelqu'un lorsque vous le haïssez et qu'il est à votre portée ! Yria n'avait que 10ans à l'époque. Elle était jeune, conne et insouciante. Il était vrai que tuer à dix ans, sa craignait, on pût croire que Yria avait de graves troubles psychologiques. D'ailleurs, n'était-ce pas ce que ressentait en ce moment Duriel vis à vis d'elle ? Il semblait douter, Yria le sentait. Il n'aimait pas la tuerie, et il avait devant lui quelqu'un qui ne regrettait pas un acte si grave soit-il qu'était un meutre, de son petit frère, qui plus est. Lorsqu'elle répondit, ce fut simplement, d'un ton calme.

-Tuer est immoral, se battre et blesser l'est aussi. J'ai mes raisons de ne pas regretter ce que j'ai fait. Cela ne te regarde qu'infimement. Seulement, tu ne m'as pas caché ton acte, alors je ne te cache pas le mien, ce qui selon moi est normal.

Elle haussa nonchalament les épaules. Comme si pour elle, tuer était normal.

-Cela ne veux pas dire que je suis une fanatique de la tuerie, ce que tu pourrais croire.

Ses yeux flamobyèrent lorsque Duriel serra sa main. Il regrettait vraiment d'avoir fait cela. Restait à savoir s'il accepterait l'acte d'Yria. Il semblait lui même se détester pour ce qu'il avait fait. Mais ne savait-il pas au plus profond de lui que ce n'était qu'un pur accident ? Il ne fallait pas qu'il se torture avec cela ! C'était du passé ! Le passé nous rattrapait, il ne fallait pas l'oublier, mais pas non plus le laisser envahir le présent. Il fallait qu'il allât de l'avant, pas qu'il ne reste en arrière. Yria fut écoeurée par ses propres pensées. Elle même se laissait submerger par les souvenirs et les vestiges de son passé parfois, pour ne pas dire tout le temps ! N'était-ce pas elle qui était souvent seule, qui ne parlait pas, qui aimait la nuit et l'obscurité. Elle ne semblait avoir que son côté sombre. Ce qui était faux. Il ne lui servait que de carapace pour se protéger de son faiblesse et des incroyables douceur et naïveté dont elle pouvait faire preuve.

Duriel dit ensuite qu'il ne voulait pas cacher à la jeune femme cet acte qu'il avait commis. Elle acquiesça. Elle comprenait parfaitement. la suite de sa phrase, en revanche, était moins logique. Elle s'empressa de répondre pour éviter qu'il ne s'engageât sur un mauvais chemin.

-Que tu sois assassin ou pas, j'aurais réagit de la même manière. C'est à dire que je t'aimerais toujours, quelque soit ton passé ou la façon dont tu te comportes. C'est très sincère, je ne plaisante absolument pas.

Elle planta un noir et profond regard dans celui de Duriel qui n'était à présent rien comparé au sien. Ses yeux n'étaient pluis que deux puits sans fond, impénétrables.
Elle se demandait si Duriel ne se fouttait pas un peu de sa gueule tout à coup.

-Tu dis que tu as peur que je te méprises, mais ne me méprises-tu pas toi même ? Ne te fouttrais-tu pas un petit peu de ma gueule ? Ne serait-ce pas de la comdéie ? Ou doutes-tu simplement de toi ?

Elle lâcha la main de Duriel.

-Je te donne le droit de me mépriser. Si tel est le cas, si c'est ce que tu ressents pour moi, je te conseille de très vite dégager de ma vue. Je veux être appréciée pour ce que je suis. Je suis un assassin, une sombre fille, gothique et surdouée, telle est ma personnalité. je pourrais changer certaines choses de moi pour toi, seulement je ne le veux pas, et je ne peux pas revenir en arrière pour changer mon passé. Il est comme cela et c'est ainsi. Déteste moi si tu veux me détester, hais moi comme tu te hais, mais alors ta place n'est pas dans mon coeur. Elle est ailleurs dans cet internat.

Une nouvelle larme coulait sur sa joue, à croire que c'était la journée...

-Ne crois pas que j'éprouve de plaisir à te dire cela. sa me chagrine, au contraire, et ne je neux pas que tu t'éloignes de moi.

Le corps de Yria tremblait alors que les paroles de Duriel flottaient un moment autour d'elle. Elle ne savait que répondre. C'était assez touchant, mais elle n'arrivait toujours pas à discerner si c'était de la comédie ou non. Elle se mentait à elle même, car elle ne pouvait cacher les battements de son coeur, si rapides et si violents qu'elle faillit en vomir. Duriel lui disait de ne pas pleurer...elle n'arrivait pas à retentir ses larmes. Et elle aimait Duriel. Comment pouvait-elle être aussi froide avec lui...Etait-ce son côté sombre et sadique qui resurgissait, ou le simple fait de parler de son passé ? Elle ne le savait pas, elle avait envie de pleurer, de gifler Duriel, de l'embrasser, de le serrer dans ses bras. Milles pensées, émotions et sentiments se bousculaient dans son esprit nébuleux. Elle serra les poings, le corps tremblant, un mal de coeur impossible l'étreignant, ses entrailles se convulsant, l'angoisse de cause inconnue lui nouant la gorge.

-Moi aussi...je...t'aime...Duriel...

Elle avait eu du mal, sans savoir pourquoi, à sortir ces quelques mots, cette phrase si hachée par ses demi sanglots. Pourquoi l'amour faisait-il tant de bien, et en même temps, tant de mal ? Pourquoi donnait-il tant d'envie ? Pourquoi faisait-il tant souffrir, tant pleurer ? Yria serra les poings et baissa la tête. Les larmes coulaient toujours sur ses joues, y dessinnant des sillons froids et salés. Puis Duriel lâcha son sabre et sa valise avant de la prendre dans ses bras et de la serrer contre lui. Yria sentit à nouveau cette douce chaleur, cette étreinte protectrice dans laquelle elle se lova, se sentant en sécurité, comme dans les bras d'un père, sauf que Duriel n'avait que dix sept ans. Les lèvres de Duriel se posèrent sur les siennes et ils échangèrent un baiser des plus fougeux, fermant les yeux, replongeant dans leur rêve. Yria passa ses bras autour du cou de Duriel, le serrant contre lui, ne voulant plus se séparer de ce corps si musclé. Mais leurs lèvres finirent par se décoller.

Duriel acceptait ainsi donc qu'elle soit assassin, car lui même en était un.

-Pardonne moi...pardonne moi d'avoir douté de toi, même se ce ne fut qu'un instant...

Elle le serra contre elle et le regarda dans les yeux. Son coeur s'était remit à battre à cent à l'heure. Duriel essuya ses larmes d'un geste de la main, murmurant des paroles rassurantes. Elle n'aurait jamais crut entendre cela de la bouche du jeune homme. Elle l'avait d'abord crut si violent, il était tout le contraire. Elle se demandait comment elle avait put se douter, et se tromper sur Duriel. Peut-être par ce que ce n'était pas un homme comme les autres; ce qui était évident, étant donné qu'elle l'aimait. Elle se serait attendu à une réplique foireuse qui la ferait sourire, ou gueuler sur Duriel. Mais il n'en fut rien. Les larmes coulaient toujours, mais Yria se laissait porter par l'émotion.

-Duriel...je...

Elle ne savait maintenant plus quoi dire. Elle caressa les longs cheveux de Duriel avec une infime douceur et l'embrassa à nouveau, avec certe moins de fougue, mais ce fut un baiser d'amour, où elle mit toute son émotion, tant sa tristesse que sa passion. Tant sa douleur que son doute. Elle aurait voulu rester une éternité, ainsi, avec lui. Mais elle avait presque oublié qu'elle devait l'emmener en haut. Elle décolla doucement ses lèvres de celles de Duriel, la tête lourde, aussi lourde que son coeur.

-Viens Duriel...viens mon amour...

Il hocha la tête et la suivit. Il ignorait ou elle l'emenait, mais n'en avait cure. tout ce qui importait, c'était qu'il était avec elle.
-Je suis sensé voir le dirlo? ou la dirlo? Faudrait pas que je me fasse jarter, je voudrais pas être éloigné de toi ni commencer à frapper tout les éducateurs pour te rejoindre... ^^
Il sourit. Son humour apparaissait foireux pour à peu perès tout le monde, ce qui le fesait rire. Seul Stéphane, l'ami du roni que Duriel avait tué et qui était devenu son meilleur ami à lui, avait le même humour.
-J'èspère qu'ils vont bien... Murmura-t-il ,pour lui même.
Il parlait de son ancienne bande. Celle qu'il avait du quitter pour venir ici. Oh bien sur, il lui arriverait d epartir en ville les rejoindres, mais il serait alors accompagnés d'Yria...

[hj: Je vais continuer au comptoir de la grosse dame ^^]

[Hs: ok]